Progressisme social et conservatisme pédagogique dans l’enseignement primaire (France, début XXe siècle)
Resumen
Progressisme social et conservatisme pédagogique (France, début XXe siècle). Les projets de réforme des programmes scolaires et des méthodes pédagogiques suscitent périodiquement au sein des corps enseignants –et plus largement dans la société– des débats qui mettent en jeu des formes d’argumentation complexes. Lorsque ces réformes annoncées ont pour but principal de favoriser l’accès d’un plus grand nombre d’élèves au savoir, de démocratiser la transmission de la culture, elles suscitent deux sortes d’oppositions. La première opposition, du côté d’un conservatisme social et politique, consiste à rejeter toute réforme qui pourrait mettre en péril le recrutement des élites. L’autre opposition émane d’acteurs du débat qui se revendiquent d’un républicanisme socialement et politiquement progressiste; elle consiste à dénoncer les effets pervers de réformes qui tendraient à réduire les exigences du système scolaire et elle prédit que de telles réformes iraient en réalité à l’encontre des intérêts du plus grand nombre. À partir de l’exemple d’un débat développé en France au début des années 1900 dans la presse pédagogique, le texte cherche à comprendre la controverse opposant des promoteurs et des détracteurs de réformes qui partagent les mêmes idéaux démocratiques.
Mots clés: progressisme; conservatisme; enseignement primaire; instituteurs; syndicalisme